« Dès que l’on cuit la terre, on fait de la céramique »
Daniel de Montmollin
La céramique vient du grec Kéramos, qui désignait l’argile.
A l’origine, il signifiait la corne des animaux qui servait de vase à boire. Aujourd’hui, le mot “céramique” concerne toute terre cuite quel qu’en soit l’usage. C’est aussi bien un pot en grès qu’une tuile en faïence, une sculpture qu’un plat, un isolant électrique en porcelaine, ou encore certains revêtements de fusée spatiale. Voilà pourquoi certains d’entre nous se nomment “céramistes” et d’autres « potiers ».
L’argile est notre matériau privilégié. Cette matière se trouve en grande quantité sur l’écorce terrestre. Elle est le résultat de la décomposition chimique des roches feldspathiques par l’action conjuguée de la chaleur, de la pluie et du gel, du vent et de la fonte des neiges, qui emmènent les débris, les usent, les broient et les affinent pendant leur transport.
La main de l’homme, en travaillant l’argile, va détourner celle-ci de son parcours géologique et l’introduire dans le monde de l’humain par la métamorphose du feu. Par la magie du geste, l’argile plastique gorgée d’eau va passer de la motte informe à une forme. Cette malléabilité de l’argile n’est-elle pas liée, sur tous les continents et dans toutes les cultures, aux mythes de la création de l’homme à partir d’une poignée de terre ? La forme ainsi créée va être abandonnée à l’air qui va la sécher. Elle pourra être parée de décors ou recouverte de poussières de roche qui deviendront “émail”. Elle sera alors confiée au feu qui va la transformer de façon irréversible en une matière d’une autre nature, dure et inaltérable.
Faïence
Nom général de pâtes dont le tesson - blanc ou rouge - reste poreux après cuisson de l’émail - translucide ou opaque. La faïence est souvent colorée. Exemple : les faïences de Moustiers, de Quimper ou de Rouen. Elle appartient à la catégorie des basses températures (aux alentours de 1000°C).
Terre vernissée
A l'origine d’argile rouge, souvent recouverte d’engobe, unie ou décorée de riches motifs, émaillée avec « un vernis » plombifère translucide et de tradition très ancienne. On retrouve cette technique dans le Bassin Méditerranéen (notamment Aubagne, Vallauris) et dans la culture islamique.
Terres sigillées
Technique millénaire, ce sont des céramiques fines, généralement rouges ou orangées car recouvertes d'un vernis de terre issu de la décantation d'argiles ferrugineuses. Produites principalement pendant l'Antiquité romaine, leur nom vient du latin "sigillata", qui signifie le "sceau", en référence aux motifs décoratifs en relief qui les ornaient souvent.
Grès
Terre cuite aux alentours de 1200°C et 1350°C et classée - comme la porcelaine - dans la catégorie des hautes températures et des pâtes vitrifiées. Qu’il s’agisse d’un vernis obtenu par l’adjonction de sel à la cuisson ou de savants émaux, les matières propres au grès évoquent parfois la pierre précieuse et la richesse des minéraux (grès du Japon, grès d’Alsace, de la Borne ou de Puisaye).
Porcelaine
Nom donnée aux pâtes vitrifiées cuisant au dessus de 1250°C dont la partie argileuse est essentiellement composée de kaolin. Ce dernier confère au tesson blancheur et translucidité (porcelaine de Chine, de Limoges, de Sèvres).
Raku
Au XVIe siècle, Chojiro Raku créa au Japon une poterie brute liée à la cérémonie du thé. Cuite à basse température (750 à 980°C), émaillée ou non, cette poterie est retirée incandescente du four pour être plongée et enfumée dans la paille ou la sciure. En réduction d’oxygène, le noir de fumée se fixe indélébilement et les émaux chargés d’oxydes (cuivre, argent) produisent des lustres métallisés.